Voyage à Syros, la capitale des Cyclades qui cache bien son jeu !
En dépit de sa fière histoire et de sa richesse culturelle, rocailleuse, et relativement petite (86m2), son ambiance décontractée et son authenticité feraient presqu’oublier qu’elle est la capitale administrative, commerciale et culturelle des Cyclades. Oubliée des croisiéristes et des tours opérateurs, Syros est une île indépendante et fière, où les touristes sont perçus comme des invités, et non comme une industrie.
Ermopoulis, subjugante ville des Cyclades
Syros, c’est avant tout la subjuguante ville d’Ermopoulis et ses 20 000 habitants, seule véritable ville de l’archipel des Cyclades, dont l’activité reste constante toute l’année et ne dépend pas du tourisme.
Construite en amphithéâtre face à l’océan, ses bâtiments de couleur vive et pastel semblent dégringoler tel des cubes, des collines jusqu’à la mer. A gauche, la ville industrielle et son chantier naval ainsi que l’églique orthodoxe Vrontado ; à droite la ville noble et ses superbes maisons néoclassiques et l’église Ano Syra, catholique, héritage d’une longue période de colonisation par les vénitiens.
Au détour des rues du centre-ville pavées de marbre, des restaurants en plein air et des épiceries à l’ancienne, voici l’hôtel de ville et son impressionnante place : haut lieu de la promenade du soir et des concerts en plein air, avec ses palmiers, ses arcades et son kiosque à musique autour duquel jouent les enfants, dispersant les pigeons.
Un peu plus loin, se dresse fièrement le théâtre Apollon, réplique en miniature de la Scala de Milan.
Installé dans une loge tendue de velours rouge, tandis qu’Eschyle, Homère et Euripide vous regardent depuis le plafond peint, aux côtés des médaillons de Mozart, Dante et Rossini, vous pourrez assister à un opéra ou à un concert de jazz.
Car la ville s’enorgueillit de sa vie culturelle. Dans son apogée du XIXème siècle, elle regorgeait d’écoles et de salons littéraires et dispose toujours d’une population étudiante considérable ainsi que d’une scène culturelle florissante.
Au-delà du théâtre commence la petite Venise des armateurs : face à la mer, le quartier Ta Vaporia aligne demeures de maîtres, balcons en fer forgé et colonnades. Une poignée de demeures néoclassiques ont été rénovées et converties en hôtels de charme.
Cette profusion de raffinement ne rend que plus charmant le dépouillement tout cycladique d’Ano Syros, bourg médiéval et ancienne capitale de l’île qui domine la ville. Ses ruelles en escalier, ses passagers voûtés, ses petites maisons imbriquées les unes dans les autres, semblent veiller sur la ville d’en bas. Il faut dire qu’au début du XIXe siècle, il n'y avait quasiment rien à l'emplacement d'Ermoupolis, si ce n'est une plage, quelques cabanons et des marécages. Les habitants de l'île, essentiellement des paysans catholiques, vivaient haut perchés dans ce village d'Ano Syros, sous la protection des rois de France et à l'abri des pirates.
L'île resta neutre quand la guerre d'indépendance éclata en 1821. Dans un pays à feu et à sang, les Grecs chassés d'Asie mineure ou de Chios par les Turcs vinrent se réfugier sur Syros, subitement devenue un havre de paix. Les réfugiés ne tardèrent pas à découvrir que cette Cyclade, comme Délos dans l'Antiquité, a le pouvoir de couvrir d'or: Syros possède un excellent port naturel au carrefour des voies maritimes entre Orient et Occident.
Ermoupolis devint rapidement le premier port commercial de Grèce, le centre économique du pays. Un temps, elle fut envisagée pour devenir la capitale du jeune royaume hellénique, jusqu'à ce qu'Athènes l'emporte. Devant le succès de leurs entreprises, les colons firent appel aux meilleurs urbanistes et architectes d'Europe pour dessiner leur ville.
C'est ainsi qu'Ermoupolis a surgi des flots avec ses places, ses institutions, ses quartiers résidentiels qui étonnent encore et donnent à cette île un parfum de capitale européenne.
Dans la campagne d’Ermoupolis, où la haute bourgeoisie de l’île prenait autrefois ses quartiers d’été, les villages sont devenus de petites stations balnéaires.
Si la cote méridionale peut manquer d'intérêt, la cote nord, accidentée et intacte dispose de jolis chemins de terre qui relient des hameaux isolés et des chemins de randonnée menant à des baies abritées.
Un séjour de 2 ou 3 nuits sur l'île de Syros, à Ermopoulis, est un élégant prélude à votre voyage dans les Cyclades. Pour vos vacances en Grèce, contactez nous.
Cette article est la propriété de © Loin de la Foule, agence spécialiste des voyages sur mesure en Grèce. Crédit photos @Loin de la Foule et Apollonion Palace Syros